Nó Em Pingo d’Água
Le succès des musiques du monde des années 1990 créa une nouvelle audience pour le choro. De nouveaux musiciens se mettent à enregistrer du choro, des vieux groupes renaissent et les anciens enregistrements sont réédités.
Parmi ces nouveaux groupes, un des plus remarquables est Nó Em Pingo d’Água, qui s’est fait connaître en transformant les compositions de Jacob do Bandolim par des arrangements novateurs, dans un mélange éclectique d’instruments et de styles. Ce groupe est un des pionniers du style musical connu aujourd’hui sous le nom de “nouveau choro”, qui regroupe touts les interprètes innovateurs de la musique instrumentale populaire brésilienne.
Les membres du groupe, fondé en 1978, sont Rodrigo Lessa (bandolim), Rogério Souza (guitare), Mario Seve (instruments à vent), Celsinho Silva (pandeiro) et Papito (basse électrique). Cinq autres disques allaient suivre celui consacré à Jacob. Le dernier en date est un hommage au grand compositeur et interprète de sambas et de choros, Paulinho da Viola.
Nó Em Pingo d’Água a ouvert de nouvelles perspectives pour l’évolution du choro, dont il a élargi les formes tout en restant fidèle aux racines de la musique. C’est à ce groupe que l’on doit en partie l’intérêt croissant des jeunes pour ce style de musique, qui jouit aujourd’hui d’un regain de popularité dans les clubs et les salles de concert de Rio de Janeiro et d’autres villes du Brésil.
Leur musique peut se décrire comme le résultat des nombreuses influences qui convergent au cœur de cette ville: rythmes afro-brésiliens, instrumentation typiquement brésilienne, influences de la musique classique européenne, un peu de samba et une pincée de jazz.
Le nom du groupe “Nó Em Pingo d’Água” signifie littéralement “un nœud dans une goutte d’eau”, image de quelque chose d’extrêmement difficile à réussir. “Nó” y réussit.
Trio Madeira Brasil
Le Trio Madeira Brasil, composé de Ronaldo Souza Silva (bandolim), José Paulo Becker (guitare 6 cordes) et Marcello Gonçalves (guitare 7 cordes), est un des meilleurs groupes de la nouvelle génération de chorões.
Ronaldo do Bandolim, considéré comme le meilleur interprète de Ernesto Nazareth, a fait partie du groupe Época de Ouro.
Ses deux complices sont les guitaristes Zé Paulo Becker (guitare 6 cordes et viola caipira) et Marcello Gonçalves (guitare 7 cordes). C’est en quelque sorte un ensemble de choro qui aurait fait l’économie de l’accompagnement traditionnel du cavaquinho et de la percussion.
Cette réduction à un petit ensemble de cordes leur a permis de développer un travail sophistiqué autour du choro, une sorte de “musique populaire de chambre” où l’expérience “choristique” de Ronaldo se fond avec bonheur avec la formation érudite des deux autres musiciens.
Leur CD “Trio Madeira Brasil”, publié par le label Kuarup en 1998, remporta l’année suivante le Prix Sharp du Meilleur Disque et du Meilleur Groupe. Le disque rassemble des œuvres rares de Jacob do Bandolim et Ernesto Nazareth, ainsi que d’auteurs contemporains tels que Chico Buarque, Edu Lobo, Egberto Gismonti et même du Vénézuélien Antonio Lauro.
Hamilton de Holanda
Digne héritier des grands mandolinistes tels que Jacob do Bandolim, Joel Nascimento et Armandinho Macedo, le jeune Hamilton de Holanda (né en 1976) est en train de révolutionner l’instrument emblématique du choro, le bandolim, auquel il a ajouté une cinquième double corde, portant leur nombre de huit à dix, et sur lequel il a développé un jeu polyphonique complet, surtout en solo, ainsi qu’une palette sonore et percussive enrichie.
Né à Rio mais parti très jeune à Brasilia, il bénéficia à la fois d’une ambiance musicale familiale stimulante et d’une formation académique poussée. Connu dès un âge très précoce grâce à son superbe duo avec son frère Fernando César à la guitare 7 cordes -les “Dois de Ouro”-, Hamilton de Holanda s’est imposé très tôt comme “A nova cara do velho choro”, le nouveau visage du vieux choro, titre d’un de leurs meilleurs albums, consacré au répertoire des grands classiques du genre.
Considéré comme un des plus grands virtuoses du bandolim de tous les temps, Hamilton de Holanda est également un des compositeurs actuels de choro les plus intéressants. Dans son dernier album, “Música das nuvens e do chão” (2004), où il interprète avec maestria des œuvres de grands créateurs dépassant les frontières strictes de l’univers du choro – comme Egberto Gismonti, Hermeto Pascoal et Astor Piazzolla -, il s’écarte du style traditionnel en s’entourant d’un accompagnement plus “jazzistique” (guitare, basse électrique et batterie), tout en gardant la force expressive propre des grands chorões.
Le charisme et l’enthousiasme contagieux de Hamilton sur scène, son jeu impeccable et débordant de savante inventivité font de lui un des musiciens les plus remarquables de la nouvelle génération d’interprètes et compositeurs de choros.
Tira Poeira
Tira Poeira, dont le nom veut dire “enlève la poussière”, se livre sur son premier disque éponyme à un véritable “dépoussiérage” d’un répertoire choisi parmi les grands classiques du choro relus de façon originale, sans jamais perdre de vue la verve “choristique”, surprenant par les possibilités rythmiques et mélodiques nouvelles, et réaffirmant ainsi la vitalité du genre.
Caio Márcio (guitare 6 cordes), Henry Lentino (bandolim), Samuel Deoliveira (saxophones), Fábio Nin (guitare 7 cordes) et Sérgio Krakowski (pandeiro) ont en commun la passion pour le choro, la jeunesse et l’habitude de fréquenter le quartier de Lapa à Rio de Janeiro, où toutes les tribus et tendances se réunissent et se mélangent. C’est là que le choro est revenu en grande force, attirant un grand nombre de musiciens de différentes régions du Brésil et d’ailleurs, ainsi qu’un public jeune et enthousiaste.
La sonorité particulière de Tira Poeira provient d’abord de la formation musicale diverse de ses membres, passés par le samba, la musique classique, la musique cubaine, le jazz et le flamenco, et qui aujourd’hui utilisent tout ce riche matériel sonore à leur façon mais dans le plus grand respect de la tradition “choristique”. Leur art est la conséquence naturelle de leur travail dans les rodas de choro, où les arrangements, toujours collectifs, prennent forme.
Leur originalité tient aussi à la grande place que les arrangements élaborés laissent à l’improvisation et l’humour, avec un résultat vibrant et rafraîchissant. Avec le concours de jeunes interprètes comme Teresa Cristina, le groupe met également en valeur le choro chanté., dont le nom veut dire “enlève la poussière”, se livre sur son premier disque éponyme à un véritable “dépoussiérage” d’un répertoire choisi parmi les grands classiques du choro relus de façon originale, sans jamais perdre de vue la verve “choristique”, surprenant par les possibilités rythmiques et mélodiques nouvelles, et réaffirmant ainsi la vitalité du genre.
Caio Márcio (guitare 6 cordes), Henry Lentino (bandolim), Samuel Deoliveira (saxophones), Fábio Nin (guitare 7 cordes) et Sérgio Krakowski (pandeiro) ont en commun la passion pour le choro, la jeunesse et l’habitude de fréquenter le quartier de Lapa à Rio de Janeiro, où toutes les tribus et tendances se réunissent et se mélangent. C’est là que le choro est revenu en grande force, attirant un grand nombre de musiciens de différentes régions du Brésil et d’ailleurs, ainsi qu’un public jeune et enthousiaste.
La sonorité particulière de Tira Poeira provient d’abord de la formation musicale diverse de ses membres, passés par le samba, la musique classique, la musique cubaine, le jazz et le flamenco, et qui aujourd’hui utilisent tout ce riche matériel sonore à leur façon mais dans le plus grand respect de la tradition “choristique”. Leur art est la conséquence naturelle de leur travail dans les rodas de choro, où les arrangements, toujours collectifs, prennent forme.
Leur originalité tient aussi à la grande place que les arrangements élaborés laissent à l’improvisation et l’humour, avec un résultat vibrant et rafraîchissant. Avec le concours de jeunes interprètes comme Teresa Cristina, le groupe met également en valeur le choro chanté.